• Le monde merveilleux

    Je refermai à clé la porte de mon appartement derrière moi, le cadre à bout de bras. Puis, je posai le tableau sur mon lit, à deux pas seulement de la porte, et je le contemplai, pensive. Une larme coula sur ma joue : c’était tout ce qu’il restait de ma grand-mère Lluvia. Je me suis toujours demandé d’où venait son prénom si poétique, qui signifie la pluie. Justement, il avait plu, ce jour-là, ce jour où elle était morte, et j’entends encore sa voix me dire :

    « Écoute, ma petite, écoute la pluie, c’est elle qui guide les âmes vers le chemin qu’elles doivent prendre. »

    Justement, une pluie fine commença à tomber dehors, et ma pièce mal éclairée s’assombrit en un rien de temps, ne laissant que le tableau, qui, étrangement, était le seul encore lumineux. Il représentait une plaine de bruyère entourée d’une forêt, dans laquelle on entrait par une gigantesque arche au milieu du tableau. Au loin, on apercevait la montagne et, plus loin encore, un château de conte de fées. Ma grand-mère adorait les contes sur les fées, et elle insistait sur le fait que c’était à elles de choisir d’être bonnes ou mauvaises.

    Mes clés tombèrent sur le sol et me tirèrent de ma rêverie, mais en me penchant pour les ramasser, je ne sais pourquoi, j’eus envie de toucher cette fameuse arche et cette plaine au décor si doux. A peine avais-je mis les doigts sur la peinture, que mes yeux furent attirés par une lumière aveuglante, une lumière d’été, et que je me retrouvai dans la plaine de bruyère, au milieu de l’arche. Je clignai des yeux, éberluée, et  :

     

    1 je me pince la joue pour m’assurer que je ne rêve pas

    2 je recule

    3 j’avance de quelques pas


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